lundi 17 septembre 2018

Regarder la beauté du monde



"Quand l'amour grandit en toi, la beauté fait de même. Car l'amour est la beauté de l'âme."
Saint-Augustin


Quand j'ai quitté le Brésil, mes amis s'inquiétaient de mon retour en France. L'intensité de mon séjour, la splendeur des paysages, la liberté incroyable que permet l'immensité ne pouvaient que creuser un manque difficile à combler. On ne remplace ni les êtres, ni les expériences. Ils se succèdent sur la ligne du temps et celle de notre déploiement. Dans tous les cas c'est la suite d'un voyage forcément plein de découvertes.

Je ne connaissais pas Saumur, l'Anjou, la Loire. Depuis c'est l'émerveillement au rythme des courbes du fleuve, de son eau étonnamment claire, de ses longues et surprenantes langues de sable. Ce spectacle de la nature sous la chaleur bienveillante de l'été est un cadeau de rentrée aux couleurs d'automne. Les maïs dorés qui caressent le bleu du ciel, les figues déjà un peu lourdes, les coings qui mêlent leur jaune à celui des pommes, les baies rouges qui mouchettent le vert cru des feuillages, les tomates et les potirons qui enflamment les jardins des maisons de poupées de la ville de Rou-Marson. Impression de vivre dans un conte de fées entre château de princesse et cavernes.

Bien sûr, la laideur existe. Plus on s'y attarde, plus elle existe. Autant la survoler, l'ignorer comme on le fait pour une maladie qui n'est pas mortelle. Il n'existe aucun intérêt à se rouler dans la laideur, à lui donner notre énergie. Je suis persuadée que plus on cultive en soi la beauté, plus elle nous apparaît. C'est un travail de l'âme et du regard.

La Nature, surtout quand elle est sauvage, est un pansement de l'âme, un profond sentiment de lui appartenir dans un état délicieux de fusion où l'angoisse n'existe pas. Domestiquée par la grâce d'un poète ou d'un jardinier c'est un bain de douceur qui nous fait oublier la violence des hommes, un repos avant de retourner au combat que nous livre la civilisation.





jeudi 6 septembre 2018

Retrouver l'exiguïté de l'Europe



"L'intelligence c'est la capacité de s'adapter au changement."
Stefen Hawking


Pas facile de renoncer à la plage quand le Brésil s'éloigne. De retour en Europe, les distances paraissent si courtes que quelques centaines de kilomètres ne comptent guère pour reprendre contact avec le sable. La mental peut se faire des raisons. Le corps, lui, réclame d'autres traitements pour accepter le changement. Il veut du temps, il veut de la douceur, il veut qu'on l'écoute et qu'on lui donne ce dont il a besoin. Le corps n'aime pas qu'on le bouscule.

Malheureusement, la plage c'est tout de même loin pour s'y rendre chaque matin. Alors, il faut accepter le retour à la ville et prendre par les cornes son nouveau destin. En professionnelle du changement, j'ai mis au point une stratégie de conquête qui permet d'entrer dans la danse sans passer par la case "déprime".

1. Mettre en place la bonne croyance : Je vais m'épanouir dans ce nouvel environnement. Il s'agit en fait d'une sorte de mantra à répéter en cas de doute car c'est le seul moyen de diriger son attention sur ce qui est utile à notre équilibre.

2. Identifier ce qui nous est absolument nécessaire pour retrouver rapidement notre équilibre : pour moi c'est toujours rencontrer les personnes qui ont la même énergie que moi, les mêmes centres d'intérêt, la même vision du monde (activité de développement, artistique, professionnelle, partenaires de vie type commerçants, médecins, coiffeur…). Après, on peut affronter les autres.

3. Fuir toutes les personnalités toxiques y compris celles qui sont  "gentilles". "Toxiques" veut dire qui vous pompent votre énergie au lieu de vous en donner.

3. Sortir de chez soi le plus possible pour prendre la lumière. Se trouver une activité personnelle qui donne un sens à votre sortie. Personnellement, j'adore prendre des photos mais cela peut être promener son chien, faire son sport…

4. Tenir un journal tous les matins avant de commencer sa journée. Ecrire tout ce qui vous passe par la tête sans lever le stylo. C'est une sorte de purge qui vous empêchera de ruminer et fera étonnamment jaillir des solutions.

S'adapter au changement c'est sortir de sa coquille pour ne pas s'y sentir à l'étroit. Le repli sur soi n'est jamais la bonne réponse à la mélancolie, à la baisse de moral ou à la peur de l'inconnu.

Bonne rentrée !