jeudi 3 octobre 2019

Ce que nous enseignent les chats


"L'idéal du calme est dans un chat assis."
Jules Renard

On peut aimer l'agitation et aspirer au calme. Le calme est ce moment où l'esprit trouve un espace à l'abri des jugements, des pensées, des suppositions, des projections, des interprétations … où les murs sont blancs, le sol cotonneux et l'air une caresse. L'esprit oublie qu'il est esprit. Il cesse d'être tiraillé entre le passé et le futur, abandonné à une musique sans note.

Le calme c'est tout d'abord - comme le traduit si bien le chat - le sentiment profond d'avoir le droit d'être ce que l'on est, sans en justifier. Le chat est un chat c'est à dire un roi en son royaume. De toute la superbe de son port de tête, il affirme sans autre manière la légitimité de son existence et celle de ses besoins. Il dirige vers nous son regard avec morgue, une arrogance qui ne s'embarrasse d'aucune culpabilité. Il déroule une évidence : la vie m'appartient.

Le calme est le contraire de l'angoisse, cet état de crispation extrême où tout est ennemi, oppression, constriction : on étouffe. Le chat heureux s'étale de toute l'épaisseur de sa magnifique fourrure, le ventre souple et vibrant, la moustache offerte, le museau brillant comme perdu dans un rêve au parfum de croquettes. Le chat a des bonheurs simples.

Le calme c'est ne rien faire et y trouver une allégresse qui monte aux yeux, proche du tremblement qu'on souvent les chats quand ils s'abandonnent à la moquette ou à l'herbe grasse. Il suffit de les imiter dans leurs étirements pour saisir l'étendue de l'espace de bien-être à conquérir.

Les chats nous enseignent l'intelligence de l'abandon.


lundi 13 mai 2019

Se ressourcer auprès des siens




"La famille est le vrai roman de l'individu."
Jose Carlo Llop


Je pense souvent aux personnes qui n'ont pas de famille, celle dont elles viennent ou une qu'elles ont choisie. La solitude -quand elle n'est pas désirée- me semble d'une grande cruauté. N'être important pour personne, rester en suspension dans la vie sans qu'aucun lien ne nous attache à la Terre. Il faut un grande force de caractère pour s'accrocher à l'existence, trouver du sens, développer des racines.

S'inscrire sur une ligne du Temps
J'ai la chance d'avoir des parents, des enfants et aujourd'hui des petits-enfants. Je m'inscris dans une histoire qui commence avant moi et qui se poursuivra après ma mort. Je me place sur une ligne qui est un jaillissement, qui en diffuse l'énergie. J'ai accompli une des missions pour laquelle je suis venue au monde. Je n'ai aucun mérite. Le naturel est parfois plus gratifiant que ce qui est obtenu dans l'effort.

L'amour toujours
J'ai horreur des étiquettes. J'ai horreur des places attribuées. Pourtant, il y a quelque chose de confortable et de hautement rassurant dans le rôle de grand-parent. Ce petit bonhomme qui m'explique sa vie ne sait pas vraiment ce que je fais dans la sienne. Il sent que je suis importante pour son papa alors il lui fait ce cadeau : m'aimer. Dans les yeux de mon petit-fils brille tout l'amour de mon fils. Quand il sera plus grand, il choisira la relation qu'il veut que nous ayons.

Famille versus société
Que dois-je lui apprendre d'utile dans cette société qui n'a plus grand chose à voir avec celle dans laquelle j'ai vécue. Être un agneau c'est se destiner à être la proie des loups, leur faciliter le travail. Être un loup c'est renoncer à être un homme. Évoluer en être humain qui porte des valeurs qui le construisent, qui le rendent solide. Etre en capacité de trouver en soi la force de résister aux tentations de destruction que la société moderne promeut. La famille peut-elle encore tenir face à l'assaut ? Chacun a la possibilité, la liberté de faire son choix, d'écrire son histoire.

La vie est un roman dont on ignore à l'avance le genre qu'elle prendra.







mardi 19 mars 2019

Survivre au stress



"La réalité est la cause principale du stress - pour ceux qui la vivent."
Jane Wagner


Nous avons tous fait l'expérience du stress, que le stresseur soit interne (pensées, anticipations désastreuses, échéances, sensations…) ou externe (situations, évènements…). Nous savons qu'il se traduit ponctuellement ou de façon permanente par un état de tension extrême qui dans le meilleur des cas nous pousse à agir. La plupart du temps - empêchés que nous sommes de passer à l'action - il reste enfermé dans les parois exigües de notre corps (viscères, cage thoracique, orbites, crâne…). Il s'applique à faire des nœuds de plus en plus serrés ou frappe en fortes vagues nos cages intérieures. Il réclame de toute sa puissance une exfiltration.

Offrir à notre stress une issue symbolique pour le sortir de nous-même
Le problème du stress c'est que nous le tenons piégé à l'intérieur. Il faut lui proposer une issue même infime pour fuiter. La première étape, symbolique, est de lui donner un nom pour  le séparer de nous, dialoguer avec lui, le mettre à distance et lui faire face. Par exemple, je pourrais appeler le stress que je ressens : Serpent (parce qu'il a le comportement sournois que je présuppose au reptile). En nommant mon stress, je comprends mieux sa stratégie. Elle est différente pour chacun d'entre nous. Comment appelleriez-vous votre stress ? Ensuite, je lui demanderais : "Serpent, comment puis-je t'éloigner ?". Il me répondrait sans doute : "En me chantant des chansons !". Il faut faire confiance à notre inconscient, il apporte toujours des réponses enfantines, simples au point d'en paraître idiotes, ridicules et pourtant très opérantes. Chanter, est sans doute pour moi un excellent moyen de le mettre à distance.

Apaiser le corps par le souffle
Le stress nous laboure de l'intérieur. C'est un désastre. Il nous piétine, nous fouette, nous tend comme un arc, s'attaque à l'acide à nos muscles, nos organes, nos artères, notre peau, nos ongles, dents, cheveux. Ils ont besoin que nous leur venions en aide. La première chose à faire est de permettre à l'énergie de recirculer là où elle est restée bloquée. Permettre à chaque cellule par le souffle, l'oxygénation de jouer pleinement son rôle : celui de nous garder en excellent état de marche. Pour cela, il faut respirer. Le souffle guérit comme une tendresse envers soi, une caresse qui apaise, calme et rassure.

La cohérence cardiaque
Il existe de nombreuses méthodes pour reprendre son souffle : la sophrologie, la méditation, la pleine conscience, le yoga, le Qi Gong ... Celle qui me paraît à la fois la plus facile à appliquer et la plus efficace est la cohérence cardiaque. Elle est facile car elle peut être pratiquée dans n'importe quel endroit y compris dans son bureau, dans les transports mais aussi parce qu'elle ne nécessite que 3 x 5 minutes par jour et que ses effets sur le corps sont immédiats et impressionnants. Il s'agit de respirer pendant 5 minutes comme suit : 5 secondes d'expiration suivies de 5 secondes d'inspiration. Vous obtiendrez rapidement parmi d'autres immenses bénéfices :

- Baisse du cortisol (principale hormone secrétée en état de stress)
- Augmentation de la DHEA (hormone qui elle module de cortisol)
- Augmentation des IgA salivaires qui participent à la défense immunitaire
- Augmentation de la sécrétion d'ocytocine qui est l'hormone de l'amour chez les femmes
- Augmentation des ondes alpha
- Réduction de la perception de stress
- Impression générale de calme
- Diminution du risque cardiovasculaire
- Diminution de l'anxiété et de la dépression
- Meilleure régulation du taux de sucre
- Amélioration de la concentration et de la mémorisation…

Il ne s'agit pas d'une approche psychologique, philosophique ou spirituelle mais respiratoire basées sur des observations scientifiques (10 000 études cliniques publiées).

Naturellement, il vous faudra un minimum de discipline et de motivation mais vous obtiendrez rapidement des résultats pour un investissement minimum.

A lire : Cohérence cardiaque 365, Dr David O'Hare
Applications de cohérence cardiaque sur Internet (il y en a de nombreuses mais j'aime bien celle-ci :

https://www.youtube.com/watch?v=bM3mWlq4M8E

Exercice de cohérence cardiaque 









vendredi 8 février 2019

C'est le temps de l'amour !



"En amour, la tiédeur glace."
Guy Bedos


Que serions-nous sans amour ? Des êtres immergés dans un néant sans fond, obscur et visqueux cherchant une prise pour s'accrocher à des parois désespérément lisses. C'est sans doute l'intuition de cette vision angoissante qui fait jaillir en nous ce besoin d'amour, à moins qu'une blessure encore béante nous détourne de la lumière, tout occupé que nous sommes à en scruter la profondeur.

Fort et vulnérable à la fois
Pourtant l'amour n'est pas un mouvement qui vient de l'extérieur mais qui se trouve en notre cœur. Une énergie qui nous propulse dans une version poétique de l'existence, faite de courbes, de rondeurs, d'harmonie, de sourire, de douceur. Aimer, c'est prendre ce risque là. Se dépouiller, avancer le cœur à vif, l'âme légère, ouvert à la rencontre, à la fusion. Oui, c'est un énorme risque, celui d'être vu dans sa nudité. Aimer c'est être à la fois fort et vulnérable. Fort de ce que l'on est, fragile pour continuer à apprendre.

L'amour doit être caressant
Il faut qu'il y ait de l'amour en nous pour faire naître l'amour, qu'il se dilate en un espace confortable pour accueillir l'amour de l'autre - amant, ami, enfant, parent… - qu'il y dépose sa tendresse. Si vous cachez votre amour derrière un mur, l'autre tentera par tous les moyens de le fissurer, de le casser, de le démolir. Son élan vers vous s'aiguisera dans ces tentatives répétées au point de devenir blessant. L'amour doit être caressant. La passion, c'est autre chose, c'est le jeu de l'amour.

Retrouver les premiers émois
Fêter l'amour à date fixe, c'est comme faire l'amour pour préserver sa santé. On perd en romantisme nécessaire au mouvement du désir. Mais dans une vie autant bousculée que la nôtre par les froids impératifs du quotidien, cela nous rappelle de faire une pause, de prendre le temps de se raconter des histoires, de se regarder dans les yeux, de s'y perdre pour retrouver nos premiers émois, ceux qui nous ont fait choisir celle ou celui-là. Retrouver ce contact où plus rien ne pense.

Je vous souhaite de prendre le temps de l'amour en commençant par vous-même. S'aimer c'est se donner la chance d'être aimé.




jeudi 10 janvier 2019

Aux quatre vents





"Le vent purifie la route"
Sagesse Hindoue



C'est parti pour 2019 ! Bien obligé de prendre le bateau même si c'est pour rester à quai. Nous verrons bien pour quel voyage nous nous sommes embarqué. La taille, l'âge, la forme du bateau ne dit pas grand chose de la route qui va s'ouvrir devant nous. Même si nous l'avons balisée soigneusement, choisissant avec application les étapes, les curiosités à visiter, les amis à honorer, les batailles à livrer ou les lieux à contourner, nous contrôlons peu de choses. Les imprévus viennent de l'intérieur comme de l'extérieur.

Ce que nous pouvons contrôler
Même s'il est illusoire, le contrôle est possible sur certaines choses. Il est important car il nous rassure. Il diffuse en nous le bien-être nécessaire à l'espérance quand nous sommes dans la difficulté. Il nous permet de ne pas nous sentir totalement à la merci des éléments. A condition de se rappeler que nous ne pouvons exercer du contrôle que sur ce qui dépend à 100 % de nous : certains choix (des plus simples aux plus complexes),  nos pensées (se laisser submerger ou tenter de les calmer), nos décisions (s'affirmer ou se laisser faire), nos croyances (celles qui nous font du bien ou celles qui nous empêchent), nos comportements (salutaires ou délétères), nos choix (pertinents par rapport à nos objectifs ou contrariants).

Les bonnes nouvelles
Une bonne nouvelle peut être très perturbante dans le sens où - comme son nom l'indique -  elle perturbe l'ordre des choses même si ce dernier était relativement insatisfaisant. Elle déclenche de la bienveillance chez ceux qui vous aiment sincèrement, de l'envie, de la jalousie, chez les plus frustrés de votre entourage (promotion, héritage, mariage, mutation…). En cela, elle devient une difficulté à dépasser puisque votre échiquier personnel et/ou professionnel et les rapports de force qui sont en jeu sont modifiés. Vous devrez donc consacrer du temps et de l'énergie à tout réorganiser.

Les mauvaises nouvelles
Quand une mauvaise nouvelle arrive, même avec un mental d'acier, c'est le choc. Inutile de vouloir immédiatement la transformer en quelque chose de positif. Ce serait même une catastrophe que de ne pas accepter et d'éviter de vivre les émotions liées aux mauvaises nouvelles : colère, déception, tristesse, rancune, sentiment d'injustice… Il va falloir faire une escale dans un coin tranquille pour digérer l'information. Ce qui peut être long. Il faudra aussi éviter les toxiques de tous genres même "ceux qui vous veulent du bien" et dont la survie dépend de vos capacités à rester au fond du trou.

L'attente
Pour gagner en temps, en énergie et en sérénité, gardez en mémoire que vous n'êtes pas le maître du Temps. Peut-être de celui de votre journée mais pas celui de "l'Univers", c'est à dire là où quelque chose se décide sans vous (appelez-le comme vous voulez), celui-là vous n'avez aucun contrôle sur lui. Tracez votre route, visualisez votre destination, utilisez les outils nécessaires pour avancer contre vents et marées, gardez-vous en forme, alerte de corps et d'esprit, prenez du repos quand nécessaire et ne vous occupez pas du reste, il viendra quand ce sera le bon moment pour vous et d'une façon que vous n'avez pas imaginée.

Je vous souhaite une année 2019 riche en aventures personnelles ou au contraire tranquille si c'est ce dont vous avez besoin, une année pour prendre soin de vous, pour vous reconnecter au meilleur de vous-même et développer vos talents personnels en toute confiance.


mardi 30 octobre 2018

Marcher seule




"L'homme n'est jamais moins seul que lorsqu'il est seul."
Ciceron


Intraversion/Extraversion
On dit que la différence entre l'intraverti et l'extraverti est que le premier est seul dans sa tête même entouré d'une multitude de gens et que le second a la tête pleine des autres même quand il est seul. C'est plutôt vrai. Ceci dit, toute personne équilibrée explore les deux états - tourné vers soi et ouvert sur le monde- et cherche tantôt la solitude, tantôt la compagnie pour stimuler en lui la guérison de la partie douloureuse.

S'entendre dans le silence
Etre seul de temps en temps est une nécessité absolue. On ne peut vivre dans le bruit incessant de la parole d'autrui, dans le tracas du monde, ses monstruosités, ses exigences de conformité ou d'originalité, son rythme, son regard, son jugement, son destin. Il faut pouvoir revenir à soi, se tourner à l'intérieur pour observer ce qui s'y passe quand tout se tait à l'extérieur. On entend mieux dans le silence. Quand on en n' a pas l'habitude, cela peut être angoissant car des voix montent qu'on a longtemps fait taire. Pourtant, c'est en les écoutant qu'elles s'apaisent. Personne n'aime être ignoré. 

Reprendre sa place sur la ligne du temps
La Nature a l'avantage de nous proposer un silence réparateur et créateur. Elle calme nos tourments en nous reliant à tout ce qui a existé avant nous. Elle nous ouvre des perspectives en nous faisant toucher tout ce qui existera après nous même si nous augurons du vide. C'est dans l'intuition de son immensité -la Planète Terre- que nous retrouvons notre respiration là où nous ne faisions qu'haleter. Etre bien avec soi c'est avoir retrouvé son rythme.

Se débarrasser des trop pleins
La Nature est aussi un formidable contenant au sens des bras d'une mère. Elle permet d'évacuer en sécurité l'intensité de nos tourments. Nous pouvons crier dans la forêt sans nous sentir coupables et s'en voir apaisé. La Nature remet tout à sa juste place ; ce qui est dedans et qui doit y rester ou y revenir et le trop plein dont il est utile pour notre santé de se débarrasser. 

Marcher seule -ou presque- est la façon la plus simple de cheminer en bonheur avec soi, de prendre du recul par rapport aux contraintes sociales qui nous éloignent de nous-même, de se ressourcer pour affronter le monde sans s'y diluer totalement. 




lundi 17 septembre 2018

Regarder la beauté du monde



"Quand l'amour grandit en toi, la beauté fait de même. Car l'amour est la beauté de l'âme."
Saint-Augustin


Quand j'ai quitté le Brésil, mes amis s'inquiétaient de mon retour en France. L'intensité de mon séjour, la splendeur des paysages, la liberté incroyable que permet l'immensité ne pouvaient que creuser un manque difficile à combler. On ne remplace ni les êtres, ni les expériences. Ils se succèdent sur la ligne du temps et celle de notre déploiement. Dans tous les cas c'est la suite d'un voyage forcément plein de découvertes.

Je ne connaissais pas Saumur, l'Anjou, la Loire. Depuis c'est l'émerveillement au rythme des courbes du fleuve, de son eau étonnamment claire, de ses longues et surprenantes langues de sable. Ce spectacle de la nature sous la chaleur bienveillante de l'été est un cadeau de rentrée aux couleurs d'automne. Les maïs dorés qui caressent le bleu du ciel, les figues déjà un peu lourdes, les coings qui mêlent leur jaune à celui des pommes, les baies rouges qui mouchettent le vert cru des feuillages, les tomates et les potirons qui enflamment les jardins des maisons de poupées de la ville de Rou-Marson. Impression de vivre dans un conte de fées entre château de princesse et cavernes.

Bien sûr, la laideur existe. Plus on s'y attarde, plus elle existe. Autant la survoler, l'ignorer comme on le fait pour une maladie qui n'est pas mortelle. Il n'existe aucun intérêt à se rouler dans la laideur, à lui donner notre énergie. Je suis persuadée que plus on cultive en soi la beauté, plus elle nous apparaît. C'est un travail de l'âme et du regard.

La Nature, surtout quand elle est sauvage, est un pansement de l'âme, un profond sentiment de lui appartenir dans un état délicieux de fusion où l'angoisse n'existe pas. Domestiquée par la grâce d'un poète ou d'un jardinier c'est un bain de douceur qui nous fait oublier la violence des hommes, un repos avant de retourner au combat que nous livre la civilisation.