vendredi 14 août 2015

Commencer une nouvelle vie



"Quand on aime, il faut partir."
Blaise Cendrars

De Paris à Brasilia...
L'amour de soi, l'amour de l'autre, l'amour de son métier, du voyage, d'une culture... L'amour est un moteur de changement. Pourquoi le fuir si ce n'est pour éviter de changer ?

Partir c'est perdre ses repères
Changer c'est à la fois perdre et gagner ; perdre le connu, le sécurisant, ce qu'on maîtrise et gagner l'inconnu,  la surprise, la nouveauté; C'est à la fois faire des deuils et s'enthousiasmer d'avoir tant à découvrir de soi et du monde. Changer c'est perdre de nombreux repères liés à son environnement :

- affectif et de soutien (famille, amis, médecins, commerçants ...)
- social (travail, collègues, place dans l'échiquier professionnel...)
- financier (gains, dépenses, niveau de vie...)
- géographique (Comment s'orienter, se déplacer, s'habiller...)
- linguistique (Vais-je pouvoir communiquer comme je souhaite ? Serai-je compris ?)
- culturel (Comment regarder, interpréter ce qui m'entoure ? Quel regard pose t-on sur moi ? Comment vais-je me positionner par rapport à ce nouveau monde ?)

Changer entraîne de l'insécurité, de la peur, du malaise et donc forcément des maladresses. I

Accepter de ne plus contrôler grand chose
Partir c'est laisser derrière soi le passé et s'ouvrir totalement à l'avenir. C'est la chance de commencer une nouvelle vie si on accepte de se remettre en question plutôt que de se crisper sur ses certitudes comme le commande la peur. Partir est une expérience de lâcher-prise : accepter un état de flottement en se rappelant que plus le courant est fort, plus il faut se laisser porter pour éviter l'épuisement.

En fait, il y a au moins deux choix possibles :

- l'ouverture totale : "I surrender" ou "Je me rends/ Je m'abandonne à une volonté supérieure" comme dans le si beau film L'Odyssée de Pi de Ang Lee. On s'en remet totalement au destin en quelque sorte si on est optimiste ou aventurier. On est alors forcément projeter dans des univers qu'on aurait sans doute éviter.

- la ligne de mire : vous partez avec un projet, un objectif précis, un sens à donner à votre vie,  un nouvel horizon qui vous motive et vous donne la force de faire face à l'inconnu. Cette perspective doit être suffisamment stimulante pour vous permettre de dépasser les obstacles liés à la perte de maîtrise.

Il existe sûrement une troisième voie, à mi-chemin entre les deux.

Commencer une nouvelle vie, non en substitution de la précédente comme on jetterait le bébé avec l'eau du bain mais comme une vie qui s'ajoute à celle à laquelle elle succède. Garder le meilleur de soi, de ses expériences et disposer de l'énergie nécessaire pour déployer ses ailes.


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